Monday, November 9, 2009

Vaincre la tentation de la ronditude (et autres moyens de casser la routine)



J'en ai déjà parlé, il y a des fois où faire des petites boules rondes (ou rondes aplaties) finit par fatiguer. J'ai récemment investi dans des outils qui m'ont ouvert bien des horizons.
Ceci est une presse, mais une presse qui laisse de la marge, c'est à dire qu'elle forme une perle mais pas dans un gabarit bien défini avec des bords, etc. Il existe des dizaines de types de presses de toutes les formes possibles et inimaginables (lentilles, disques, losanges, croix, coeur, et j'en passe) et la plupart demandent un dosage exact du verre pour ne pas que ça dépasse de partout (trop) ou que la forme finale soit bizarre (pas assez). Un peu trop contraignant pour moi!



Avec celle-ci, un peu plus de liberté car les bords ne sont pas définis en longueur; on forme un cylindre de la longueur qu'on veut et on obtient soit un carré soit un rectangle légèrement bombé et qui donne l'équivalent d'une immense page blanche pour la décoration. La première fois que je me suis retrouvée avec autant d'espace à remplir, j'étais un peu décontenancée, étant habituée à mes petites boules à points... Je le suis toujours...
Ma deuxième trouvaille est le mandrin à cabochon. Tout a commencé Blandina/Andreia a lancé l'idée d'un "swap" (échange) cabochons. Tout le monde a débattu des différentes techniques pouvant être utilisées, en bout de mandrin, en bout de baguette, etc. J'ai choisi d'acheter des mandrins spéciaux avec un disque au bout, sur lequel on enroule le verre comme sur une plaque à galettes bretonnes (mais en plus épais, hein, bah voui).

Voilà les mandrins en question:



et voilà les résultats:




Au final, une semaine vraiment chouette au chalumeau, avec des résultats encourageants, même si comme le dit
Kristina Logan (ma prof vénérée dont je viens de visionner le DVD), "Souvent les apprentis perliers voient exactement ce qu'il se passe, comprennent, mais leurs mains ne sont pas assez entraînées pour accomplir ce qu'ils voient". Joliment dit! On a des visions bien claires de ce qu'on veut faire (ou pas, d'ailleurs) mais le moyen d'y arriver demande énormément de temps, d'essais, de ratages, de questions.

Et puisqu'on parle de Kristina 'Dot Queen' Logan, j'ajoute que faire des jolis points espacés bien régulièrement, c'est pas une sinécure. Pour stabiliser à la fois ma main gauche (qui tient le mandrin) et la droite (qui applique les points), je me suis conçu un outil d'une technicité très complexe, et dont heureusement j'ai confié la mise en oeuvre à Bill, le meilleur ingénieur qui soit.



C'est la version cheap yankee ingeniousity de ça. Rusé, non?

Saturday, October 10, 2009

Mine de rien, nous voilà déjà en octobre (et pas un chapeau de vendu). L'été il fait vraiment trop chaud pour allumer un four et encore moins stationner derrière un chalumeau, et puis il faut sortir un peu pour se créer des souvenirs pour l'hiver. Entre autres, en voilà un bien beau, celui de l'incroyable Kathleen raflant la victoire au nez et à la barbe des super-duper classiques de la Nantucket Opera House Cup, une régate regroupant une soixantaine des bateaux les plus classieux et pedigréeux de la côte Est. Ramassés, les 12-mètres, les goélettes, les New York 30 et 40, etc. On les a bien eu, hein, Médor.

Au rallumage du chalumeau, par contre, un constat, aggravé par la découverte du travail de
perliers aux talents exceptionnels et variés: je dois progresser dans ma technique. Je commence à m'ennuyer à produire des sets jolis mais cuculs à souhait, et le mélange des couleurs ne suffit plus à me satisfaire. Du coup je m'acharne à essayer de parfaire mes perlouzes bien simplettes et je me heurte à des difficultés très énervantes. Ces temps-ci, à peu près 40% de ma production finit à la poubelle, soit par un assassinat brutal dans le bol d'eau en plein façonnage, soit après examen minutieux au moment du nettoyage. Mais tout de même, dans les perles, il se passe parfois de belles choses.
Ces 3 perles, faites au cours de l'année et qui en elles-mêmes ne cassent pas trois pattes à un canard, cachent tout de même des petits tableaux assez fascinants. Mes talents de photographe n'étant pas les plus développés j'ai eu du mal à capturer ces détails mais enfin voilà ce que j'y ai vu:


Pardon pour la mise en page de playmobil, c'est pas moi qui commande ici...

Saturday, May 16, 2009

De la verroterie


Un assemblage avec des perles creuses, je me l'étais fait pour mon anniversaire l'année dernière mais il n'existe plus, j'ai récupéré certaines des perles pour faire ça avec:



Rien ne se perd! Tout se transforme! Celui-ci est monté sur de la corde élastique. Il prend de la place sur le poignet, les perles étant en moyenne de 13 à 14 mm de diamètre.


Et puis une sorte de salade de fruits, toujours sur élastique:



Et enfin, un assemblage vraiment composite: Il y a de tout là-dedans! A peu près 50% des perles sont faites par môa, soit en verre soit en pâte polymère. Il y a aussi de la céramique, du corail et de la Lucite. Le disque du milieu faisait partie d'un lot de perles en borosilicate acheté à une perlière il y a fort longtemps, du temps où je hantais encore les colonnes "perles" d'Ebay.
Le bouton à spirale qui fait la fermeture provient d'un échange au rassemblement des perliers de l'ISGB (International Society of Glass Beadmakers) l'année dernière.
























Ce collier est disponible pour la modique somme de 120 euros. C'est le prix à payer pour être le centre de la conversation.

Sunday, April 26, 2009

Les soooooooldes!!

J'ai mis plein de trucs en soldes dans mon magasin Etsy. Des vieux trucs qui méritent une seconde chance, comme ça



ou ça




des trucs moins vieux que je veux voir partir, comme ça



et ça



ou encore ça




et même des trucs récents comme ça



Voilà voilà.

Sunday, March 22, 2009

Pas comme d'habitude

Parfois on a besoin de se renouveler... J'ai eu une commande récemment pour un set qui m'a pris presque 3 semaines, 14 grosses perles (entre 15 et 20 mm, beaucoup plus gros que ce que je fais d'habitude) faites de 2 verres à l'aspect final différent... quand on y arrive.
Déjà, les dimensions: il m'a fallu au moins une douzaine de perles de 13, 14 mm avant de comprendre. L'étape d'après, j'ai fait environ 6 perles de 15 mm. Toujours pas ça. Puis une de 18. Oh la! Gros progrès! C'est à ce stade que j'ai remarqué que:
- mon Dark Silver Plum qui est censé devenir tout métallique brillant à la réduction était fort probablement du Light Silver Plum (qui lui ne fait rien d'autre que d'être un très joli violet foncé);
- Effetre Metallic Black a une très forte personnalité. Lui qui tourne à l'irisé façon tache d'huile mais en mat sans aucun problème ni caprice jusqu'à une certaine taille, m'a fait la gueule dès que j'ai embrassé la possibilité de peut-être envisager de faire une perle de 18 mm.

Conclusion: le set est pas mal mais j'ai soupé des grosses boules uniformes au charbon, même irisé. Une photo quand même:


Du coup, ça m'a donné envie d'innover. Comme je n'ai pas beaucoup d'imagination, j'ai cédé à la folie des "murrine", petites tranches coupées dans des cannes complexes assemblées à la main: on fait un cylindre d'une couleur, on l'enrobe d'une autre, on ajoute des rayures latérales, toutes sortes d'autres couleurs, etc, et on tire le cylindre en une longue baguette, dont on coupe des petites tranches de 3 à 5 mm qu'on vend très cher aux gogos qui font des perles. C'est très en vogue en ce moment et pour quelques cas je trouve ça très, très joli.


Alors voilà les essais:


Et du coup on remarque que j'ai aussi fait autre chose qu'une boule! 2 innovations en 1! En fait j'ai fait 2 de ces rectangles, ni l'un ni l'autre époustouflants (pas assez polis, trop de bulles dans la bleue à l'argent et mal enrobée, mauvais twistie mal placé sur la noire à murrines), mais j'étais contente quand même de voir qu'avec un peu de pratique je réussirai un jour à faire autre chose que des boules fraise vanille.

Friday, March 6, 2009

Ce week end sur Etsy

Malgré la révolution chatbox et l'ouragan Eddie sur le forum Perles-au-chalumeau cette semaine, j'ai réussi à faire plein de trucs! Alors comme promis, je traduis, hein.



Papaye pervenche; j'ai demandé dans le descriptif qu'on m'aide à trouver un nom plus intelligent pour cette combinaison de couleurs qui à mon sens est promise à une longue vie (les couleurs fondent bien ensemble, c'est agréable à travailler): jaune orangé, bleu pervenche et vert menthe (le fameux et introuvable Vetrofond Seafoam green). Finalement le set est parti au bout d'une demi-heure, avec ce message de l'acheteuse: "Appelle-les VENDUES!"... J'aime bien mes clientes d'Etsy. Celle-là elle ne m'achète que des perles qui ont du bleu dedans (mais si y a aussi du jaune c'est encore mieux).


J'ai appelé celles-ci Picholine parce que je cherchais un joli nom pour des olives vertes. Ces couleurs sont inspirées des olives fourrées à l'ail et roulées dans du paprika que j'aime bien manger. Sans rire! Et alors figure-toi Maman (oui, c'est à toi que je cause) qu'en passant devant la vitrine de Banana Republic (une sorte de 'Zara' local), que vois-je?? Mes picholines! Avec ail et paprika, tout! Je devrais travailler pour Pantone, tiens.



Pas très inspirée pour les titres, aujourd'hui, j'ai appelé ça Nuit de la Moutarde ou un truc approchant. Mais ce set est magnifique!! Regarde-moi ça! La Nuit de la Moutarde brille de mille feux!




Et pour finir,



Un set fait avec du rouge tomate et un verre appelé Dirty Martini, donc Tomato Martini (CQFD).






Tuesday, February 24, 2009

Et à propos de chalumeau...

J'ai dit que j'avais commencé avec un chalumeau à propane du Catena local (Ace, pour être tout à fait exact), qui se visse directement sur une petite bonbonne de gaz. Les résultats étaient mitigés; le verre cramait un peu, bouillait même, et puis ça prenait des plombes pour fondre une petite boule de rien du tout. J'ai donc acheté mon premier vrai chalumeau, au doux nom de Hot Head, une créature adaptée de ce chalumeau de base mais améliorée de façon à capter davantage d'air pour que l'oxygène rende la flamme plus chaude et plus nette.

Le voilà, mon cher dinosaure, le jour de sa mise au rebut

La plaque de graphite dont il est orné sert à former la perle (aplatir, arondir).

J'ai acheté une grosse bonbonne de propane, qui vit dehors sur la terrasse et que l'on relie au chalumeau par un tuyau qui passe par la porte-fenêtre entrouverte. Bill a gracieusement sacrifié une splendide planche en chêne pour combler l'entrouverture avec juste une encoche pour le tuyau. Ce système se met en place et se démonte à chaque session.

Pendant ce temps-là, mon tas grossissait et mes petites crottes de verre commençait à ressembler vaguement à quelque chose

Faut dire que c'est pas simple du tout de faire une perle correcte. Voilà comment on s'y prend.

- D'abord on enduit des tiges d'inox (les mandrins) de séparateur (une pâte liquide faite de je ne sais plus quoi mais ça empêche le verre de coller au métal) et on laisse sécher, pendant ce temps-là on se fait un thé et on téléphone à sa mère ou à sa soeur (ça prend environ une demi-heure). Ou si il est 2h du mat' en France on va vérifier ses emails (mais dans ce cas-là ça veut dire qu'il est 20h ici alors on va plutôt se servir un verre de vin). Tiens, ça commence à me rappeler la recette de la dinde au whisky (ou du poulet au cidre, c'est selon).

- On allume le chalumeau. On préchauffe légèrement le mandrin. On attrape une baguette de verre (tiens, j'ai plus qu'une turquoise, faut que j'en rachète). En tenant le mandrin bien droit (parallèle à la table) de la main gauche si on est droitier, on le place un tout petit peu au-dessous de la flamme, et en tenant la baguette de verre de la main dominante, on la chauffe doucement dans la flamme. Des fois le bout explose en petits morceaux. Ca arrive à certaines couleurs mal mélangées ou mal recuites. J'imagine que si là-bas à Murano y a une jolie pépette qui vient voir son chéri à l'atelier pour lui porter son panini de midi, tout l'atelier doit être un peu distrait et oublier de touiller le verre (ou trop le touiller?) et du coup ma baguette pète. C'est comme ça que je vois les choses.

- Quand le bout de la baguette a fondu un peu, mais avant qu'il fonde trop et qu'il dégouline sur la table, on essaie de lui trouver une place pas tout à fait dans la flamme mais pas trop loin quand même pour qu'elle continue à fondre pendant qu'on va l'enrouler autour du mandrin, comme ça:

Ici en fait je suis en train de faire une perle creuse... J'ai monté 2 disques espacés de 1 ou 2 cm et maintenant je les fais se rejoindre en ajoutant des tours.

Le plus important dans tout ça c'est 1) de continuer à respirer 2) de tourner lentement le mandrin pour que le verre se répartisse également partout.

Le truc avec le verre c'est qu'il veut se rassembler en boule, c'est comme ça, c'est son truc. Alors comme une boule de liquide reste rarement en boule tant qu'on est pas en apesenteur (un vieux rêve, hein?), il faut continuer à tourner le mandrin pour que la boule reste boule tout en refroidissant et garde sa belle forme de boule. Un jour je ferai des perles qui ne sont pas des boules (c'est ma Môman qui me l'a demandé) mais même celles-là commencent par des boules, enfin je vous raconterai.

Pour résumer, c'est la gravité qui forme la perle. La gravité est ton amie, pour citer l'adage bien connu des perliers. La masse de verre que vous avez assemblée continue à se déformer quelques secondes hors de la flamme avant de se figer. Quand elle a refroidi, sa couleur quasi définitive apparaît (jusque-là c'était une boule orange luisante). Pas toujours, car certaines couleurs ont encore besoin d'un petit coup de chaud pour se développer. D'autres finissent de mûrir dans le four à la recuisson.


Une fois qu'on a une belle forme bien ronde, on peut commencer à décorer. Ca se passe tout autour de la flamme, dessous, à côté, etc, selon les effets voulus. Pendant tout le temps de la décoration (points, bosses, lignes, etc, y a pas de limites), on ne remet pas la perle dans la flamme pour ne pas la déformer, mais on n'oublie pas de lui redonner un petit coup de chaud pour ne pas qu'elle refroidisse trop et se casse. Et puis quand on a fini, on met le tout au four. Celui-ci sera programmé en fin de session pour refroidir lentement et en paliers de 950° F à température ambiante, ce qui prend plusieurs heures.

Le lendemain matin, on ouvre le four et c'est comme le matin de Noël! Oooooh! Aaaah! Ah, mince, elle est très moche celle-là... Ah, dommage, ces deux-couleurs là vont pas du tout ensemble...

Pour en revenir au chalumeau: j'ai gardé mon Hot Head 2 ans, et puis un jour l'été dernier j'ai fait un second stage sur un chalumeau à propane et oxygène et j'ai décidé qu'il était temps de passer à la vitesse supérieure. Quelle coïncidence, c'est à l'automne qu'est sorti un merveilleux petit chalumeau très performant et conçu pour les débutants ou ceux qui ne font que des petites perles et n'ont pas besoin de tonnes de chaleur. Impeccable. Il marche très bien avec un concentrateur d'oxygène de type médical à basse pression et bas débit. Deux-peccables. J'en ai trouvé un d'occase, un détendeur pour le propane, les tuyaux appropriés et roule ma boule!













Saturday, February 21, 2009

Interlude: que faire avec des perles (à part une collection qui prend la poussière)?

Sur Etsy je vends surtout des "sets", c'est-à-dire des ensembles de perles que j'ai fabriquées et regroupées selon une cohérence de couleurs et de décorations. Les sets comportent souvent une perle "focale", un peu plus décorée, de taille légèrement plus importante et assez élaborée pour être utilisée seule, en pendantif par exemple. Autour de celle-ci s'organise une alternance de perles un peu moins décorées et de perles monochromes pour alléger le tout. Mais pas toujours. Parfois j'ai la chance de voir ce que mes clientes ont fabriqué avec mes perles. L'une d'entre elle aime les utiliser à petites doses, par exemple 1 ou 3 (nombre impair de rigueur, comme avec les fleurs!) pour casser le rythme d'une ligne de pierres ou de perles métalliques ou encore de perles en bois. Elle n'hésite pas à mélanger les perles de plusieurs sets ensemble pour créer la surprise (la mienne aussi!) et la variété. Par contre, pour ce collier -que j'adore- elle a utilisé le set entier avec des perles en bois. Voici le set qu'elle a acheté:



Avec un set similaire (mais pas identique, c'est trop difficile et pas du tout intéressant), j'ai fait un bracelet pour mon copain Henri (coucou Henri!)



Ne connaissant pas la taille du poignet de la destinataire, je l'ai monté sur deux fils élastiques. Les intercalaires sont de simples disques d'argent.
Un tout autre exemple pour ces boucles d'oreilles (vendues elles aussi à mon copain Henri, merci Henri!!), faites de deux perles creuses dans lesquelles sont enfermées des perles de rocaille argenté:



Ou, encore avec des perles creuses, un collier:



Celui-ci était pour la femme de mon patron, une cliente fidèle qui décore généreusement toutes les filles de la famille ainsi que ses collègues de bureau...

Moi, je mets rarement des bijoux, mais j'aime bien m'en faire un de temps en temps pour une occasion particulière. Il m'est arrivé de les détruire ensuite pour recycler les composants!

Qu'est ce que je fais là?

C'est à cause de ma Môman qui me dit tous les jours qu'elle veut que je montre mes perles et mes bijoux avec des descriptions en français... Alors voilà, Môman, je suis là et je vais tout t'expliquer en français comme tu causes. Je vais publier des photos de perles, moins de bijoux, parce que je n'en fait plus souvent, mais qui sait, ça va peut-être me reprendre si vous me les achetez...

Mon premier blog montrait mes bijoux faits avec des perles que j'achetais très cher dans des magasins. Au fil du temps, je me suis trouvée particulièrement attirée par les perles en verre filé au chalumeau (en anglais
lampwork beads) que j'achetais à des artisans sur Ebay ou lors de bead shows (marchés aux perles) dont mon carnet de chèque sortait très déprimé. Encouragée par plusieurs amis bien intentionnés, j'ai commencé à penser que peut-être je pourrais essayer de fabriquer moi-même ces petits agobiles colorés qui me fascinaient, pour les intégrer à mes colifichets. Je me suis équipée modestement d'un chalumeau à propane (au Catena du coin), d'un assortiment de baguettes de verre de couleurs diverses et variées, d'une bible incontournable en la matière, et j'ai mis le Billou à contribution pour m'installer une petite table de travail dans la cuisine.

Mon installation de débutante

On notera: la collection de baguettes de verre qui tient dans 3 bocaux (ah! ça a bien changé), la ventilation sommaire vers le garage (les vapeurs de certains verre sont toxiques... si on les travaille 15 heures par jour), la toile de pont de Beetle Cat pour protéger le sol (si on chauffe trop vite le verre, des fois il explose! D'où les lunettes de protection). Je regarde aujourd'hui cette photo avec le souvenir ému d'un époque où on pouvait se mouvoir autour de cette table (on pouvait même encore la déplacer pour laver les carreaux, non pas que cette partie-là me manque vraiment).

Et mes permières crottes de verre



Au bout d'un mois, j'avais un petit tas de crottes de verre de toutes les couleurs



Il était temps de faire un stage.

L'opportunité s'est présentée d'un stage avec Larry Scott dans un centre d'artisanat pas trop loin de chez moi. J'avais entendu parler de lui comme d'un excellent enseignant et je me suis donc inscrite pour deux journées intensives à manipuler le verre, apprendre ses propriétés, maîtriser les techniques de base comme tirer un 'fil' pour les décorations, enrober une perle d'une couche de verre transparent pour lui donner de la profondeur, placer des points avec régularité, etc. Presque 2 ans plus tard, j'y travaille toujours, bien sûr, mais le stage m'a fait faire des pas de géant.
J'étais super fière de mes crottes améliorées, mais lucide autant sur leur finition que sur leur valeur esthétique, et je n'ai donc pas cherché à les vendre tant que je ne les trouvais pas acceptables. De plus, il fallait acquérir un four spécial qui devient votre deuxième outil de travail juste après le chalumeau en ce sens qu'il permet au verre de refroidir lentement et de gagner en solidité dans le processus. Des perles non recuites sont susceptibles de craquer sans crier gare lors d'un refroidissement trop rapide, et même longtemps après (parfois des mois!). Tout ça pour des histoires de molécules qui ont besoin de temps pour se réaligner proprement, ne m'en demandez pas plus, je ne fais que répéter ce que j'ai entendu (mais c'est vrai que j'en ai pas mal de cassées de mes premières).
J'ai donc continué à explorer et au bout d'un an au total j'ai fini par produire des choses que je jugeait vendables. Bill m'a offert mon four, une preuve que j'ai quand même le mari le plus chouette du monde, et j'ai trouvé Etsy.

J'ai ouvert mon "magasin" Etsy en janvier 2008, j'y ai déposé 4 sets de mes plus jolies perles et je me suis préparée à les y laisser pourrir pour le restant de leurs jours, étant donné la concurrence autrement plus talentueuse de mes confrères déjà bien établis. A ma grande surprise les perles se sont vite vendues et les clientes sont restées fidèles depuis.
Qui sont-elles, d'ailleurs, ces clientes? Hé ben, des dames qui font des bijoux et qui se trouvent particulièrement attirées par
les perles en verre filé au chalumeau, alors elles en achètent sur Ebay ou sur Etsy ou lors de bead shows (marchés aux perles) dont leurs cartes de crédit sortent très déprimées. J'ai une cliente qui vient d'ailleurs de s'acheter un chalumeau, sans rire. Bientôt elle me fera concurrence!

Reprenons!


Je recommence. J'avais un blog mais je l'ai laissé mourir de faim... Maintenant que je n'ai plus peur de prendre des photos, je vais re-tenter l'expérience.

Ceci est donc un post de test (ou bien un test de post).
J'y mets une vieille photo d'une vieille perle pas très très bien faite (on en verra de plus jolies), mais comme ça on sait à quoi s'en tenir.